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Les agences de notation en haut de l’affiche

Mais qui fait monter la température ?

Les faux-semblants ne suffisent plus à masquer aux opinions publiques nationales et internationales les profondes divergences d’appréciation et le manque de cohésion de l’Union européenne. La crise monétaire de l’euro renforce les doutes. Les politiques se figent.

Les agences de notation entrent enjeu. Celles-ci sont par définition, au service de leurs clients privés ou publics, principalement des grands groupes internationaux, économiques et financiers. Depuis quelque temps, ces agences ont trouvé un nouveau marché. Elles s’interrogent sur la crédibilité des États souverains et leur capacité d’emprunt. Leur influence sur les marchés grandit et leur crédibilité auprès des États et des grands organismes de contrôle s’accroît. La planète est sous surveillance !

Source : Euro


 
Non seulement la Commission européenne n’a rien dit, mais mieux, elle n’a cessé de s’y référer et de les solliciter. Surveiller la santé des finances des États européens est devenu une fin en soi. Ces maîtres de l’audit financier mondial sont censés, après analyse des comptes, apporter par des notations subtiles un justificatif précis du niveau des garanties nécessaires aux prêteurs privés, autres que la Banque Mondiale, le FMI, la BCE, etc... Les banques, les États souverains en dehors du besoin ou autres spéculateurs en tout genre les utilisent pour prêter et fixer ainsi leur taux de créance. Ce sont les États clients qui en font les frais !

Source : Wikipédia


 
Les agences de notation ne sont que quelques-unes en haut de l’affiche. Il faut savoir que 94% du marché mondial de notation est partagé entre trois agences. Deux d’entre elles sont américaines, Standard & Poor’s et Moody’s (avec une part de 80%). La troisième agence, Fitch Ratings, est majoritairement à capitaux français (avec 14% du marché). Pour information, la brillante agence Standard & Poor’s, qui a dégradé la France, a déjà trouvé le moyen de se tromper par deux fois. D’un montant supérieur à 2000 Md$, lors d’une évaluation au détriment des Etats-Unis. Au piquet ! C’est l’agence Standard & Poor’s qui devrait être dégradée ! Depuis ce manquement et cette dégradation, la France a été mise en garde par les agences Moody’s et Fitch Ratings sur un risque de dégradation de sa note si sa situation économique ne s’améliorait pas.

En dehors de ces prestigieuses agences, depuis 1994, il existe une nouvelle agence de notation chinoise Dagong Global Credit Rating (sur le reste du marché) qui dérange le monde occidental, en basant son diagnostic sur d’autres critères. Moins indulgente sur l’aspect libéral des mesures suggérées par ses concurrentes, l’agence chinoise est plus préoccupée par la capacité d’un pays à créer de la valeur que par les tendances marchés. En 2011, tous les pays de la zone euro ont été dégradés, hormis le Luxembourg. Dagong est évidemment plus à même de juger le marché asiatique et celui des pays émergents que celui des pays développés.

L’idée de la création d’une agence publique européenne de notation, constructive au service des pays, agissant en concertation, ne séduit pas et n’est pas prête à voir le jour. La Commission européenne préfère s’en tenir à la solution banale en se référant à ces agences prestigieuses qui sèment le trouble. Ce pilotage à vue est inquiétant quand on en mesure les conséquences au quotidien. Qualifiées de thermomètre, ce sont donc ces trois plus grosses agences privées, toutes-puissantes, sans souci financier, qui font la loi dans le monde entier, au nom d’intérêts masqués, loin du terrain, en dehors de tout contexte démocratique et social. Entre les marchés et les agences, qui fait monter la température ?

J.M.

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