Pour persuader l’opinion du bien-fondé des interventions du pouvoir exécutif, la communication peut aller jusqu’à une forme d’intoxication grâce à un verbiage adapté dont personne n’est en mesure d’en contrôler le sens. Promettre, parler au futur, endoctriner en tentant de convaincre, seule la COM’ est à la hauteur du défi…
Comment oser parler de communication !
Les mandataires du pouvoir politique en place, ses élus et ses hauts fonctionnaires ont un accès facile et privilégié à la communication. Avec les réseaux, nouveaux vecteurs de transmission de l’information, les gouvernants s’emploient à inonder en permanence la presse de propos contradictoires. La critique de l’opposition est sélective. Elle est réduite à des images, quelques phrases sorties du contexte détruisant l’objet même des interventions.
Le sur-mesure traditionnel emballé pour séduire, influencer et convaincre – montage : SI/CE21
Les représentant(e)s de la majorité interviennent donc au quotidien. Sur commande ou pas, ils ont du mal à confirmer le bien-fondé des affirmations ou des décisions. Le « plaire à tout le monde » en disant « tout et son contraire » pour sauver la face ne trompe plus personne. Seule la forme tend à valoriser le propos.
« Tous les moyens » au service de la communication !
Tous les gadgets ensemble des chaines TV, nationales et périphériques, vidéo, Twitter, Instagram, etc., font partie de la panoplie de l’intervenant. Les communiqués fleurissent. Une partie des politiques et de leurs fans n’hésitent plus à mettre leur intelligence, y compris artificielle, au service de leur prétention et de leur « ego » à des fins personnelles.
Ils sont tous là : exécutif et législatif… - montage : clubespace21.fr
Dans tous ces domaines pour flatter et entretenir le système, l’Exécutif se situe au-dessus du lot. Le « culte » de l’image est désormais essentiel avec la complicité des médias. Il occupe une place prépondérante. Le « paraître pour convaincre » est la règle du jeu. L’arrosage sur les chaines périphériques est dûment entretenu par une certaine presse et des journalistes « au service ».
Les réseaux sociaux, télécommandés de part et d’autre, contribuent à démolir ou à vanter les propos des intervenants. Le « non-dit » est largement exploité. Il fait l’objet de toutes les interprétations, du mensonge entretenu à une vérité douteuse, ce qui laisse penser que l’opinion est manipulée en permanence. Pour la majorité, les commentateurs, en majorité choisis, contiennent toute forme d’opposition, même argumentée…
Quant aux résultats : ils sont difficiles à interpréter…
Devant la communication d’un message à caractère officiel, l’opinion est partagée. Les uns, inconditionnels, affirment leur talent de « perroquet », (< 20%) ; les opposants actifs refusent le message (> 30%). Près de 20% sont en permanence indifférents au contenu du message, sachant qu’« il n’y a rien à faire », tandis qu’« un bon tiers » des citoyens ignore même son existence.
Des opinions divergentes en recherche de confiance – montage : clubespace21.fr
Dans tous les cas, l’attitude de l’intervenant politique finit par transparaitre, quelles que soient les tendances affichées et reconnues. Une majorité de l’opinion publique s’en empare par le côté artificiel du propos. Sa crédibilité s’estompe. Les promesses ne sont plus crédibles. Le changement de position et le refus de le reconnaître exaspère. Le mépris et l’arrogance de certains politiques, Exécutif et majorité inclus, sont les principales caractéristiques de pouvoirs faibles.
La citation de Georges Orwell résume le comportement et la tenue du discours politique toujours à l’ordre du jour : « Le discours politique est destiné à donner aux mensonges l’accent de la vérité et l’apparence de la solidarité à un simple courant d’air ».
Jacques Martineau