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NOS ÉLITES DE LA FONCTION PUBLIQUE DANS LE DOUTE FACE AU RÉEL

Mêmes profils, mêmes comportements, mêmes ambitions…, mêmes échecs ?

Près de 6 millions de salariés, soit environ 27 % des actifs, travaillent aujourd’hui dans le secteur public. Parmi eux, deux tiers sont fonctionnaires et un tiers sont assimilés, affectés à des secteurs non marchands, sauf quelques cas particuliers. Les 1,3 million de cadres ou équivalents sont classés en catégorie « A », toutes directions confondues. Ils représentent un peu moins d’un quart des salariés de la fonction publique.

Après les « A », les « A+ », etc., c’est tout un programme…

Au sein de l’administration française, on se targue désormais d’une nouvelle catégorie de fonctionnaires : les « A+ », après les « A ». Sélectionnés et triés au sein de cette dernière catégorie, ils constituent ce que la classe politique imagine comme étant par nature une « élite de l’élite », qui est amenée à bénéficier d’un « pouvoir de position » et d’une « compétence par attribution ». Mêmes profils, mêmes comportements, mêmes ambitions, Ce sont ces « A+ » que l’on appelle les « hauts fonctionnaires » d’État ou de la fonction publique. Ils seront considérés comme les nouveaux « intouchables ».

Du fonctionnaire dans l’administration au haut fonctionnaire de la haute fonction publique – montage : Club espace 21.fr
Dans la sphère publique, on compte un peu plus de 45 000 « hauts fonctionnaires » (3,5 %). Sans insister, il est indéniable que majoritairement, pour les fonctions occupées, ils sont issus des mêmes sources, des mêmes corps, des mêmes écoles, très souvent des mêmes catégories sociales. Pour plus de 85 % de ces élites, a priori rien ne les différencie, même origines, mêmes diplômes, mêmes parcours. Seuls l’âge et l’expérience permettent d’apprécier et de confirmer ou de douter de leur position. Si environ 5 % de ces « hauts fonctionnaires » sont scientifiques, issus des grandes écoles et des universités, les 10 % restants ont des parcours différents, promotion interne de la fonction publique ou anciens dirigeants du privé.

Un regard spécifique pour les conseillers politiques privilégiés

Les conseillers politiques, nommés membres d’un cabinet ministériel, jusqu’à 15 par ministère au maximum d’après les règles d’usage, bénéficient des mêmes avantages que les « A+ ». On les chiffre à quelques milliers, à hauteur de 5000, en relation directe avec le pouvoir politique en incluant les relais du pouvoir en région et sur les territoires (l’ensemble des préfectures, agences régionales, etc.). Sorte de CDD pendant les mandatures ou titulaires déplacés, ils sont en général reclassés dans la haute administration ou à la tête des grands organismes d’État après leur séjour auprès des pouvoirs intermédiaires et de l’« Exécutif ».

La motivation : « toujours être au plus près des instances du pouvoir… » - montage : clubespace21.fr
Cette notion de « A+ assimilés », sans existence statutaire légale, remonte à 35 000 le nombre de cadres supérieurs de haut niveau au service de l’État et du pouvoir politique qui s’ajoutent aux 45 000 cadres supérieurs statutaires ou équivalents. Un total de 80 000 personnes constitue l’« élite publique » à disposition de l’État.

Une « élite de l’élite » surdimensionnée, inadaptée dans son ensemble !

Les corps de l’administration ou des divers établissements publics sont envahis de hauts dirigeants et de chargés de mission spéciaux. Considérés comme faisant partie d’une sorte d’« élite de l’élite », les meilleures d’entre elles ou d’entre eux encombrent et dominent au quotidien la fonction publique, étatique et politique. Comment imaginer que leur préoccupation est l’avenir de la France ? Personne ne le croit. L’expérience montre que tous leurs responsables hiérarchiques et les politiques qui les choisissent le savent.

Un choix des élites qui n’est toujours pas remise en cause – montage : clubespac21.fr
Mais qu’à cela ne tienne, la seule façon d’exister pour ces supérieurs et encore de favoriser la promotion de ces élites surfaites, mais reconnaissantes à leur égard au premier abord. C’est la promotion de la « réussite de l’échec » permanente pour un grand nombre d’entre elles avec la complicité du sommet. Faut-il rappeler, sans parler d’avantages discrets, que les bénéficiaires de cette promotion sont très bien payés, et qu’avec leurs primes et indemnités, leur rémunération dépasse largement celle du président de la République et de ses ministres ?

Dans le contexte actuel dans son acception la plus large, national ou international dans tous les secteurs, seule une très faible minorité de ces élites oseront prendre le risque de s’affirmer autrement, en prenant du recul et en tentant leur chance dans d’autres filières.

Jacques Martineau

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