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LA FRANCE DÉCLASSÉE AA- PAR STANDARD AND POOR’S

Quel est le rôle et l’influence des agences de notation ?

Un coup de semonce attendu dans les milieux financiers avec la dégradation de la France. AA- est dérangeant pour plusieurs raisons. D’abord une réalité comparative mondiale pour la baisse constatée et la note attribuée. Autre constatation : depuis 2010 la note de la France n’a cessé de décroître. C’est un fait. Devant cela, les réactions de l’exécutif sont toujours les mêmes. Ordre est donné de nier l’état de nos finances : un déficit annuel non maîtrisé en croissance et une dette qui ne peut qu’augmenter très au-delà du PIB. Le discours frise le ridicule mais se veut rassurant pour les moins concernés.


Des données qui se passent de commentaires : déficit et dette – source INSEE

A quoi servent ces agences de notation ?

Les agences de notation entrent enjeu. Celles-ci sont par définition, au service de leurs clients privés ou publics, principalement des grands groupes internationaux, économiques et financiers. Depuis des années, ces agences ont trouvé un nouveau marché. Elles s’interrogent sur la crédibilité des États souverains et leur capacité d’emprunt. Leur influence sur les marchés grandit et leur crédibilité auprès des États et des grands organismes de contrôle s’accroît. La planète est sous surveillance !


Notations internationales en cours – source : Wikipédia

Les faux-semblants ne suffisent plus à masquer aux opinions publiques nationales et internationales les réalités de leur situation budgétaires. Les mots et les « grands discours » ne trompent plus personne. Certes, les notations des agences diversement jugées attirent l’attention et influent sur les marchés financiers et sur les « prêteurs privés ». Les notations révèlent d’ailleurs le manque de cohésion de l’Union européenne. La crise monétaire de l’euro face au dollar accentue les doutes. Les politiques se figent.

Maîtres de l’audit financier mondial, ces agences, après analyse des comptes, apporter par des notations subtiles un justificatif précis du niveau des garanties nécessaires aux prêteurs privés, autres que la Banque Mondiale, le FMI, la BCE, etc... Les banques, les États souverains en dehors du besoin ou autres spéculateurs en tout genre les utilisent pour prêter et fixer ainsi leur taux de créance. Ce sont les États clients qui en font les frais !

Quelles sont les principales agences de notation au plan mondial ?

Les agences de notation ne sont que quelques-unes en haut de l’affiche. Il faut savoir que 94% du marché mondial de notation est partagé entre trois agences. Deux d’entre elles sont américaines, Standard & Poor’s et Moody’s (avec une part de 80%). La troisième agence, Fitch Ratings, est majoritairement à capitaux français (avec 14% du marché).

En dehors de ces prestigieuses agences, depuis 1994, il existe une nouvelle agence de notation chinoise Dagong Global Credit Rating (sur le reste du marché) qui dérange le monde occidental, en basant son diagnostic sur d’autres critères. Elle est évidemment plus à même de juger le marché asiatique et celui des pays émergents que celui des pays développés.


Pourquoi chercher à persuader que les autres ont toujours tort ? – montage : CE21

L’idée de la création d’une agence publique européenne de notation, constructive au service des pays, agissant en concertation, ne séduit pas et n’est pas prête à voir le jour. La Commission européenne préfère s’en tenir à la solution banale en se référant à ces agences prestigieuses qui sèment le trouble. Ce pilotage à vue est inquiétant quand on en mesure les conséquences au quotidien.

Qualifiées de thermomètre, ce sont donc ces trois plus grosses agences privées, toutes-puissantes, sans souci financier, qui font la loi dans le monde entier, au nom d’intérêts masqués, loin du terrain, en dehors de tout contexte démocratique et social. Entre les marchés et les agences, qui fait monter la température ?

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