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CLIMAT ET FIN DU MONDE : L’ACCORD DE PARIS EST DÉJA UN ÉCHEC TOTAL ?

Qui est en mesure d’apprécier le risque ?

Les scientifiques ont cessé d’alerter. Ils constatent, froidement. L’Accord de Paris  ? Enterré. Le budget carbone  ? Évaporé. Le climat  ? Hors de contrôle. La planète  ? Encore sous respiration artificielle. Fin juin 2025, les derniers rapports scientifiques disponibles convergent vers un constat brutal : le réchauffement climatique, censé être limité à +1,5 °C selon les engagements de l’Accord de Paris, atteindra ce seuil d’ici trois ans. Aucun gouvernement n’est prêt à vouloir comprendre l’ampleur du désastre en cours.

Pour mieux comprendre les raisons du réchauffement climatique – source : LAB Cercle Promodul / INEF4

Climat : vers une catastrophe inévitable, chiffres à l’appui

Le réchauffement de la planète n’est plus un danger futur, c’est une réalité quantifiée. En 2024, la température moyenne mondiale atteignait +1,52 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Dans leur rapport publié le 19 juin 2025 dans Earth System Science Data, le groupe Indicators of Global Climate Change indique que +1,36 °C sont directement dus à l’activité humaine.

Un rythme de croissance de la température impressionnant – source : @Copernicus Climate Change Service

Le rythme d’augmentation est aujourd’hui de 0,27 °C par décennie, selon Le Figaro, contre 0,18 °C entre 2000 et 2020. Une accélération nette, vertigineuse. Cela signifie qu’en maintenant la trajectoire actuelle, le seuil de +1,5 °C sera dépassé dès 2028. Un réchauffement rapide. Nous entrons dans une zone inconnue.  »

Carbone : un budget mondial déjà consommé par l’irresponsabilité humaine

Pour espérer maintenir le réchauffement sous +1,5 °C, le budget carbone mondial restant est estimé entre 130 et 143 gigatonnes de CO₂, selon le même rapport. Or, l’humanité émet aujourd’hui 46 gigatonnes de CO₂ par an, rappelle EverythingGP. Faites le calcul : moins de trois ans. C’est le délai qu’il nous reste. La planète emmagasine de la chaleur qu’elle ne peut plus dissiper.

La France inclue dans l’UE représente moins de 1% des émissions mondiales – source : Statistica

Quand l’Accord de Paris a été signé en 2015, il promettait de «  limiter la hausse de la température à bien moins de 2 °C, et si possible à 1,5 °C  ». Dix ans plus tard, les chercheurs eux-mêmes avouent que l’objectif est mort. Le seuil de 1,5 °C soit franchi au cours de la décennie. » Aucune ambiguïté. Aucune échappatoire. Et cette limite, nous allons la franchir en souriant sur les plateaux télé et en défendant les moteurs diesel, les paquebots de tourisme ou encore les voyages en avion à l’autre bout du monde. Pendant ce temps, la mer grimpe : +26 millimètres en cinq ans. Les océans, eux, absorbent 91 % de la chaleur excédentaire. Mais ils ont leurs limites. Et nous sommes en train de les pulvériser. La communauté scientifique tranche froidement : «  Rester sous le seuil de 1,5 °C est impossible. » Aucun conditionnel. Aucun "si". Juste un verdict.

Le réchauffement climatique n’est plus un combat. C’est une reddition. Les chiffres sont sans appel, les projections formelles, les délais inexistants. Le seuil de +1,5 °C, longtemps brandi comme ultime barrière avant le chaos, sera dépassé dès 2028.

Paolo Garoscio (Économie Matin)

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