Pas de surprise, le président des Etats-Unis, Donald Trump l’avait annoncé pendant sa campagne électorale. Tout pour une Amérique « Great again ». Au-delà du slogan, c’est le passage à l’acte le 2 avril 2025. « Le jour de la libération est arrivé », dit-il. Dans Économie Matin, Paolo Garoscio, Rédacteur en chef adjoint, explique dans un article et décrit de façon détaillée les décisions de la Maison Blanche à propos du commerce mondial (1).
Pour aller au plus simple, nous nous limiterons à la description des grandes lignes, aux premières constations, remarques et reproches, en empruntant à Paolo Garoscio une partie de ses données et de son argumentaire.
Des droits de douane tous azimuts, c’est parti !
Sans complexe, Donald Trump vient de relancer avec des droits de douanes tous azimuts une guerre commerciale, jugée d’un autre âge. En ligne de mire : les alliés d’hier, les « profiteurs » d’aujourd’hui. Le feu est ouvert. C’est une offensive tarifaire inédite. Dans le viseur : la Chine, l’Union européenne, et une bonne partie de l’Asie. « L’Amérique a été pillée pendant des décennies » ; « Le système commercial mondial est truqué ». « La réciprocité réciproque » implique ce type de réaction douanière à l’américaine. Une énorme vague ciblée de surtaxes des plus faibles 10% aux plus élevées 50% est décidé par décret. L’ensemble a pris effet le 9 avril.
Qui sont les pays concernés ?
En fonction des excédents commerciaux bilatéraux, les États-Unis publient une liste « calibrée » en fonction des pays pour distribuer leurs droits de douane. A vrai dire, de qui parle-t-on ? En fait de tous les pays en capacité d’avoir un PIB reconnu. En premier lieu tous les pays occidents, incluant l’ensemble du G20, les BRICS et alii, bien entendu.
Le monde est surpris, interpellé et inquiet, qu’adviendra-t-il ?
Comme le souligne Paolo Garoscio, pour info, la Chine se voit infliger 34 % de surtaxes sur ses exportations vers les États-Unis. Derrière, l’Union européenne encaisse une punition collective : 20 % sur tous les produits exportés vers les États-Unis. Les pays européens (hors UE) sont aussi concernés, le Royaume-Uni, la Suisse. L’ensemble de l’Asie du Sud-Est, également la Corée du Sud, le Japon et Taïwan de 25 à 36%. Une question pourquoi le Mexique n’est pas concerné. De nombreux autres pays sont impliqués, les cibles sont variées, mais l’accusation est la même : « excès de profits, absence de réciprocité, trahison économique ». Pour le président américain : « Ce n’est pas de la diplomatie, c’est un redressement ».
La Commission européenne, médusée, va tenter de répondre
On ne peut pas douter des protestations et des réactions des membres de l’Union européenne, frappés de plein fouet. Mais comment ménager les retours vers Donald Trump prêt à augmenter la pression « au cas où ». Cette « guerre commerciale » va tourner avant tout à une « guerre des nerfs » avec des enjeux multiples et des appréciations différentes. Face à cette vague, Bruxelles tente d’organiser la riposte. La présidente de la Commission européenne affirme que les représailles ne sont pas la seule solution.
Présentation surprenante, forte chute des cours, des réactions à apprécier
Dans Économie Matin, Paolo Garoscio précise que deux volets sont déjà sur la table :
• Mi-avril, une réponse ciblée sur les métaux stratégiques (aluminium, acier).
• Fin avril, des sanctions plus larges qui pourraient toucher les produits agricoles, pharmaceutiques et technologiques.
Mais l’unité est fragile. Si la Belgique et les Pays-Bas plaident pour une contre-attaque ferme, la France et l’Italie préfèrent temporiser, redoutant une escalade. Dans ce contexte, l’UE risque de réagir en ordre dispersé.
Premières conséquences à l’annonce des décisions américaines
Difficile de prédire l’avenir. Mais malgré tout, il n’est pas inutile de parler des « réactions à chaud ». A propos des bourses dans le monde et aux États-Unis, une baisse technique généralisée, réajustement des monnaies et l’or s’envole. Pour que cela ait un sens, attendons quelque mois.
Le concret peut se traduire par une augmentation de l’inflation. Un ralentissement significatif de la croissance dans les pays les plus touchés. Les prix augmentent et cela entraine une baisse de la consommation. Les PME et les chaines d’approvisionnement seront les plus atteintes.
Quelle que soit la raison du Donald Trump, il sait que des objectifs de réindustrialisation, de renforcement de la production américaine pour retrouver une forme d’indépendance économique prennent des années. Il a décidé de s’y atteler. Il prend des risques à grande échelle. Qu’en sera-t-il ? Quoiqu’il en soit, il appartient de prendre du recul, de réfléchir et de ne pas se précipiter. C’est ainsi…
Jacques Martineau