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UN CHANTIER BUDGETAIRE POUR 2024…

Dette, déficit, impôts, taxes, 49-3 garanti...

Reconnaître les faits, accepter de les regarder en face, évoquer ses erreurs sont les premières qualités d’un « décideur ». Les politiques au pouvoir ne peuvent pas échapper à la règle bien que leur survie ne soit que rarement liée à ce type de comportement. En général, ce n’est pas une attitude courante alors que faire. Ce constat n’a rien de désobligeant.

Une situation budgétaire alarmante

La situation budgétaire en France est lourdement affectée. L’horizon est bouché. Faire de l’autosatisfaction ne masque en rien la dette colossale de l’État (3037 Md€ soit 112,8% du PIB), liée aux taux d’intérêt, les déficits publics et sociaux (-4,9%), le taux d’inflation (5,8%), le taux réel de « sans-emploi », chômeurs inclus (> 12%). Même avec un léger recul du déficit extérieur et l’espoir d’un équilibre financier en matière de retraites, il n’y a pas lieu de pavoiser. Les priorités ne peuvent pas se limiter à de simples énoncés. L’Exécutif affiche ses priorités 2024 : l’éducation, la santé, le pouvoir d’achat, la sécurité, la défense, le climat, la transition écologie, les énergies renouvelables, l’immigration, et les J.O. pour ne parler que de ça. Le tout placé sous les consignes du locataire de Bercy : faire des économies.


Défendre un bilan déficitaire est un exercice périlleux – montage : clubespace21.fr

C’est pourquoi, on ne peut pas se permettre de faire semblant d’ignorer la réalité. Nos voisins et nos concurrents ne se trompent pas en ce qui concerne l’appréciation économique et financière de la France. N’insistons pas. Les classements du G7 à l’échelle européenne confirment ce constat pessimiste. A vrai dire plus personne ne se fait d’illusion.

La présentation du budget 2024 (436 Md€ en 2023) devant les parlementaires pourrait être l’occasion de parler « vrai ». Malheureusement on peut craindre que non. Le gouvernement tiendra ses promesses : l’impôt sur les revenus n’augmentera pas. Mais on ne peut en rester là sous influence de la conjoncture « in situ » et extérieure. Rien de surprenant pour compenser ces écarts, c’est la mise en place de dizaines de taxes dans beaucoup de secteurs, de micros réajustements, de reports, de retraits, d’avances modulées, de nouveaux plafonnements, de durcissement des aides, de disparitions de certaines niches fiscales, etc…

Le consensus budgétaire est un leurre sous 49-3

Des promesses et des projets à 5, 10 ou 20 ans se voudraient créer de l’espoir. Le quotidien et le proche futur sont ignorés. D’interminables débats vont s’engager, des milliers d’amendements, des interruptions de séance sous couvert de renoncements et de mauvaise foi caractérisée. La Commission des finances de l’assemblée nationale n’aura pour objectif que d’affirmer l’existence de divergences idéologiques. Il ne faut pas se leurrer.


Combien de temps effectif sera consacré au débat ? – montage : clubespace21.fr

La politique reprendra vite le dessus. Le mensonge comme le déni masquent la vérité. Ils vont se conjuguer de part et d’autre de la représentation politique pour montrer une fausse réalité de la situation. Avec un peu de chance, le budget 2024 sera présenté positif et adopté grâce à un 49-3, vide de son sens. La Banque Centrale Européenne veille. La France avec des taux d’emprunts à plus de 3% se rend esclave de ses créanciers.

Pourtant le pessimisme est un état de comportement qui n’a pas lieu d’être permanent dans la mesure où l’on a un objectif crédible et partagé. Pour parvenir à convaincre et à rassembler, faut-il encore savoir pour quoi faire et avant tout savoir où l’on va.

Dès lors que des conditions favorables sont rassemblées, il soufflerait un vent d’optimisme qui se traduirait rapidement en stimulant avec les premiers résultats même modestes, sagement attribués à tous. L’autosatisfaction des gouvernants et des élus, le culte de l’ego et l’appropriation d’une priorité reconnue par tous sont démobilisateurs.

Jacques Martineau

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