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Attention aux affirmations prévisionnelles en matière économique

L’optimisme affiché ne peut être un slogan !

A (les) entendre on finit par penser que tout va bien. Seule la rumeur entretient le doute sur ce qui peut apparaître comme un complot de la part des opposants ou de l’opinion publique. Aux yeux de nos dirigeants, gouvernants et parlementaires de la majorité, des explications de premier rang suffisent. L’Union européenne se rassure et les Français dans leur ensemble se lassent de ne pas être écoutés. La réforme des retraites en est une parfaite illustration !

Paolo Garoscio dans Économie Matin rappelle l’état des lieux économiques à la fin de ce premier trimestre 2023

Une très légère croissance au premier trimestre 2023

En 2022, malgré la guerre en Ukraine et l’explosion des prix, la France a réussi à connaître une année de croissance non-négligeable. Elle s’était établie à 2,6% sur un an, confirmant la tendance à « rattraper » la récession liée à la Covid-19. Mais malgré cette bonne nouvelle, la guerre a bien eu l’effet négatif attendu : en 2021, selon les prévisions, la croissance en France devait dépasser les 4%.

Profits des leaders, inflation, pouvoir d’achat, etc…

Les effets de la guerre et, surtout, de l’inflation (5,9% sur un an en 2022, 6,2% en février 2023), se font sentir en 2023. Les prévisions pessimistes de la fin de l’année 2022 prévoyaient même une récession pour l’Hexagone, comme pour l’Union européenne. Mais la Banque de France est optimiste : la France ne devrait pas être en récession. La croissance sera néanmoins très basse.

Le PIB en hausse de 0,1% au premier trimestre 2023

Pour preuve, les résultats de l’Enquête de Conjoncture publiée le 8 mars 2023. Avec une activité qui progresse « dans l’industrie et les services », les premières données sont positives. Au premier trimestre, la croissance de la France devrait être dans le vert. Mais elle sera extrêmement faible : 0,1%. Mieux qu’attendu, mais pas de quoi faire des miracles.

Et rien n’est joué : la Banque de France souligne que « la croissance du PIB resterait modérée sur le trimestre, en raison d’une révision à la baisse de son niveau en janvier, après la prise en compte des informations les plus récentes ». Rien ne permet de dire si une telle révision à la baisse n’aura pas lieu ensuite pour les mois de février et mars.

Croissance positive en 2023 pour l’Hexagone ?

Que le premier trimestre 2023 se termine sur une croissance dans le vert permet de conforter les prévisions de la Banque de France. Cette dernière s’attend à une croissance de 0,3% sur l’ensemble de l’année 2023. Une croissance très faible, donc, mais dans le vert. Et la prévision pourrait être relevée.

La Banque de France : "une stabilisation évitant la récession" - source : La Tribune

Sauf que les incertitudes persistent. Sur le premier trimestre 2023, déjà, il y aura l’impact des grèves contre la réforme des retraites à prendre en compte. Avec le mouvement qui se durcit et qui est reconduit, l’économie pourrait en pâtir.

Et il y a la question de l’inflation, toujours très élevée, qui freine la consommation. La Banque Centrale Européenne continue de relever ses taux directeurs, pour tenter de la freiner, mais sans réel succès. En février 2023, elle s’est établie à 6,2% sur un an, un record rarement atteint. Et mars pourrait dépasser ce niveau.

Paolo Garoscio (Economie Matin)

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