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Les prévisions de croissance mondiale en 2016

Le paradoxe d’une inconnue non maîtrisable…

En ce milieu d’année, le FMI et d’autres institutions et organismes éprouvent de sérieuses difficultés à maintenir leurs prévisions initiales en termes de croissance mondiale (3% au lieu de 3,3%). Il est vrai que si quelques pays ont la chance ou le privilège de maintenir une économie à la hauteur de leurs attentes, en général la situation est plutôt pessimiste pour la plupart des pays qualifiés de développés. C’est ce qui ressort de nombreuses analyses.

Qui sont concernés par ces prévisions ?

Essentiellement sont concernés dans ces études prévisionnelles, les membres de l’OCDE. A ce jour, l’Organisation compte 34 pays à travers le monde, de l’Amérique du Nord et du Sud à l’Europe et l’Asie-Pacifique. En font partie les pays les plus avancés, mais aussi des pays émergents comme le Mexique, le Chili et la Turquie.

Ecarts des prévisions de croissance - source : BSI economics.org



Sont également à prendre en considération les économies de grands pays de la BRICS, comme celles du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de l’Afrique du Sud. Il ne faut pas oublier non plus la Chine. A cet ensemble de pays qui représente l’essentiel du PIB mondial, s’ajoutent une multitude de pays « pauvres » en Afrique, en Asie et au Proche Orient.

L’état relatif des économies mondiales

Sur les derniers six mois, les Etats-Unis ont eu une croissance trimestrielle de l’ordre du 1%. Le Japon en difficulté depuis la fin 2015, est jugé au bord de la récession. Si la baisse de l’euro a contribué à aider la zone euro à un léger redressement, le taux de croissance correspondant reste bien inférieur au pour cent. A titre d’exemple, la Commission européenne a repoussé au mois de juillet d’éventuelles sanctions à l’égard de l’Espagne et du Portugal malgré leurs dérapages budgétaires. La croissance serait considérée comme une priorité ! Bruxelles préfèrerait-elle une lecture souple du pacte de stabilité ?

Le Royaume-Uni, parmi les autres membres de l’UE, est en pleine incertitude avec l’arrivée du référendum de juin à propos de son maintien dans l’Union. La Norvège de son côté subit la baisse du prix des matières. L’Australie et le Canada sont dans le même cas. Les pays émergents sont dans des situations peu encourageantes. Le Brésil et la Russie sont en récession. Si l’Inde s’en sort, la Chine a un fort ralentissement. Quant à l’Afrique du Sud la croissance est étale.

Le G20 finances sur la croissance et l’évasion fiscale à Washington – source : l’Express



L’état économique de très nombreux pays « pauvres » n’est pas brillant. L’instabilité politique est en général inquiétante. Elle est à l’origine ou la conséquence de forts mouvements conflictuels. Les implantations locales terroristes, agressions et attentats, se multiplient. Les conflits au Moyen et au Proche Orient contribuent à ce profond affaiblissement. L’immigration vers l’Europe devient une donnée essentielle à prendre en considération. Son impact économique et social est fondamental. L’année 2015 a été marquée par une arrivée massive en Europe (> 1,5 millions de réfugiés), principalement en Allemagne, par la route de l’Est via la Turquie. L’accord signé avec l’UE a un coût (6 Md€) et ne fait que déplacer le problème, mettant à nouveau à la une, la route du Sud (migrants et réfugiés) via la Lybie, ajoutant le risque accru de la traversée de la Méditerranée…

Quelles perspectives à venir ?

Les perspectives et prévisions sont pessimistes au regard des indicateurs mondiaux en terme de croissance actuelle et à court terme. Pour la plupart des pays de l’OCDE, leur taux de croissance potentielle annuelle en perspective est estimé à la baisse. Les institutions et organismes internationaux s’affairent à rechercher les raisons de ces forts ralentissements de croissance. La baisse constante des matières premières ne fait qu’accentuer le recul de la croissance, affectant en particulier, sur l’ensemble de la planète, tous les pays producteurs de pétrole.

Ministres des finances et Gouverneurs des Banques Centrales – source : La Tribune de Genève



Dans un premier temps, sont toujours évoquées les situations budgétaires, dettes et déficits massifs, à redresser. C’est pourquoi, les niveaux des dépenses publiques et des apports privés à des fins d’investissements lourds restent très faibles. Ces derniers n’ont pas retrouvé leurs niveaux d’avant la crise financière et d’autant moins que l’ensemble se place sur fond d’immigration.

Depuis la crise, les conséquences, quelles qu’en soient les origines et les causes, se sont traduites dans les faits par un chômage croissant et de longue durée qui affecte des classes de travailleurs et un potentiel humain important. A ces raisons « classiques » s’ajoutent des réactions sociales et syndicales avec de nombreuses contestations, manifestations et grèves sporadiques qui perturbent l’économie et fragilisent la confiance. La France n’en a pas l’exclusivité, mais elle est très représentative du phénomène.

Le dogme de « l’austérité » au service de l’inactivité

Depuis 2008, la crise de la dette est à la « Une » de tous les agendas politiques et économiques. Le G7, le G20 et ses dérivés au travers des multiples instances qu’ils rassemblent montrent leurs contradictions et leur incapacité d’agir face au problème de la dette. Les politiques budgétaires ont tendance au blocage de l’économie, alors que seule la consolidation de l’offre et de la demande serait suffisante pour favoriser la reprise.

Sans volonté et sans imagination, le FMI et la Commission européenne, dérangés par la BCE et ses mesures monétaires, s’égosillent pour essayer de convaincre les membres de l’UE et plus particulièrement de la zone euro que la croissance passe toujours par un préalable absolu inchangé : l’austérité et la rigueur. Ce qui correspond au paradoxe d’une inconnue non maitrisable…

Jacques Martineau

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