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Excellence et élitisme alimentent la confusion

L’embauche des jeunes diplômés…

Annonces institutionnelles de société à la recherche de nouveaux collaborateurs, offres d’emplois pour cadres débutants, chasseurs de têtes spécialisés, jeunes diplômés, rivalisent d’audace autour de slogan les plus attractifs les uns que les autres dans un marché de plus en plus difficile. Le tout enrobé dans une approche médiatique construite autour d’une image virtuelle, pomponnée, remise au goût du jour, souvent à cent lieues de l’image réelle de l’entreprise.

Source : Le Monde


 
En s’engouffrant dans un marché florissant, les supports médiatiques, la presse spécialisée, les publicitaires, les conseils en communication des entreprises et les cabinets de recrutement redoublent d’imagination. Ils tentent en vain de se démarquer, contraints qu’ils sont de se copier mutuellement dans la surenchère. Le look et l’apparence sont les premiers ingrédients du succès.

Le contenu varie peu sur le fond, même si la forme diffère d’un encart à un autre, d’une publicité à l’autre. Tout tourne autour des mêmes mots clés : excellence et élitisme. La confusion s’instaure très vite autour de ces deux mots galvaudés. L’excellence est un terme qualitatif qui mesure le degré de perfection obtenu à un niveau considéré. Dans la pratique, on l’emploie essentiellement dans un sens quantitatif restrictif, partant du principe que l’excellence est une donnée originelle. Le dogme couramment admis stipule qu’on naît excellent ou qu’on ne l’est pas ! En l’occurrence, on ne le devient pas ! Stricto sensu, l’élitisme est un système établi qui favorise l’élite au détriment de la masse, alors que l’élite devrait en être l’émanation.

Source : Wikipédia


 
Partout l’homme dans l’entreprise apparaît comme la ressource de base essentielle. Trop de chefs d’entreprise l’appréhendent encore et toujours comme un coût. Mais pour cette élite, la réussite est au bout du chemin qui est tracé d’avance. Si la réussite ne décrète pas, la carrière de ces privilégiés est assurée pour les meilleurs des meilleurs candidats à ces offres d’exception. Pourtant l’expérience montre que même pour eux, la route sera encore pleine d’embûches. L’élitisme ne s’arrête pas là. Ainsi le contenant virtuel l’emporte sur le contenu édulcoré qui ne sera découvert par les candidats que plus tard, souvent trop tard, une fois dans l’entreprise.

Dans un marché difficile où la pénurie d’ingénieurs et de cadres commence à se faire sentir sérieusement, il faut être compétitif. Chaque année, courant juin, de nombreuses enquêtes classent les sociétés dans le cœur de leurs futurs cadres potentiels, eux-mêmes choisis parmi cette élite (représentant moins de 5% des étudiants). Elles sont publiées dans de grands hebdomadaires et mensuels nationaux, également sur la toile, en France ou à l’international. Numéros spéciaux, tirages plus importants, annonces en surnombre, une chose est certaine chacun y trouve son compte.

L’élite de l’élite est à l’honneur. Mais ces classements tronqués font foi. Ils coûtent très cher aux entreprises à la traîne, aux PME, PMI, PE et TPE qui veulent se développer sur le marché de la recherche, du développement et de l’innovation. Ces résultats influent sur la masse de ceux que l’on n’interrogent pas (95% des étudiants) qui constituent l’élite de la nation mais qui ne font pas partie de l’élite de l’élite. Les enjeux du futur ne se limitent pas aux 5% protégés aux carrières prédéterminées avec des responsabilités au départ sans contenu.

L’élitisme n’est pas sans conséquence sur le marché de l’embauche. On assiste pour l’immense majorité à surévaluation des compétences en matière de qualification pour des premières embauches. Les universités, grâce à leur autonomie et les pôles d’excellence en cours de développement arriveront-ils à pallier cette carence d’un système dépassé ?

Ainsi le parler vrai à l’embauche n’est pas pour demain. Le fameux « the right man in the right place » a encore de beaux jours devant lui. Quant aux jeunes et futurs diplômés, à la recherche de leur premier emploi, les uns seront sollicités, les autres seront à la peine. Une sélection vers l’excellence oui, une élimination élitiste, non. Le problème est loin d’être résolu…

J.M.

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