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Budget coronavirus pour 2021 : « Quoiqu’il en coûte » ?

Une hypothétique reprise sans certitude de calendrier

Nul ne peut contester que la pandémie du virus Covid-19 est la principale cause de l’affaiblissement des finances en France comme sur l’ensemble de la planète. Cependant, force est de constater qu’en France l’assistance sociale et le soutien économique ont été mis en avant tant pour les particuliers que pour l’activité marchande.

Il n’empêche qu’après le premier confinement, synonyme de recul de la croissance voire même de récession, les plus optimistes tablaient sur une forte reprise en fin d’année, au pire au printemps 2021. Cette hypothèse est désormais caduque. Une deuxième vague jugée plus violentes par les « prédicateurs » remet tout en cause. Les prévisions de croissance (récession) est estimée par Bercy autour de – 11%, tout en proposant une croissance entre 7 et 8% l’an prochain. Le FMI est moins optimiste avec une fourchette de 5 à 6% si cela va mieux (pandémie en régression).

La situation du déficit et de la dette

L’année 2021 ne va pas commencer avec « une remise à zéro des compteurs » budgétaires. Plutôt que de parler de déficit budgétaire abyssal, l’augmentation de la dette est plus spectaculaire, même si une partie des dépenses est justifiable. Début 2020, la dette dépassait déjà la barre des 100% du PIB.

Un budget 2021 compensatoire avec une dette dépassant les 125% du PIB – montage : clubespace21.fr



Avec le coronavirus, les comptes de la France se sont considérablement dégradés, eu égard aux dispositions particulières sans compter celles destinées à supporter la crise sanitaire et ses conséquences économiques. On situe dans les premiers jours de septembre le montant dépensé correspondant aux ressources réelles de la France en 2020. La dette prévue pourrait atteindre 125% du PIB.

Au-delà des conséquences de l’épidémie, la réduction du déficit ces dernières années a été plus qu’insuffisante, en particulier après la crise financière de 2008, autour de 3% fin 2019. La politique de baisse des dépenses ou la sélection de dépenses choisies favorisant l’investissement pour la réalisation de « grands projets » nationaux, n’a jamais été à l’ordre du jour des pouvoirs politiques à la tête de l’État. L’augmentation de la fiscalité directe et surtout indirecte était de mise. On en mesure à ce jour les conséquences.

Une activité au sommeil pour une grande partie de la population…

Inciter au télétravail pour soutenir l’activité est à double tranchant. Les avantages sont largement compensés par des inconvénients. Une baisse sérieuse de la consommation accessoire et superflue, s’instaure lourdement. Aujourd’hui, ce sont près de 8 millions d’actifs réduits au strict minimum qui s’ajoutent à près de 6 millions de chômeurs, sans-emploi et demandeurs d’emplois, autour de 50% de la population active.

Huit millions d’actifs réduits au chômage partiel ou à une activité réduite – montage : clubespace21.fr



Parmi les « gros », l’aéronautique, les compagnies aériennes, un « grand » nombre de sous-traitants sont les premières victimes avec tourisme (français et étranger) et ses dérivés. Ce retrait de l’activité se confirme à titre d’exemple par la chute de l’évènementiel, des spectacles, du loisir, des sports de plein air et sans parler à nouveau des bars et restaurants, etc.

Les restrictions d’ouverture ont et auront de graves conséquences. Les fermetures définitives, les dépôts de bilan et les faillites vont se multiplier dans les très petites et petites entreprises comme dans les commerces de proximité. L’ensemble des instances patronales et syndicales est demeuré sans influence sur les décisions.

Quels espoirs de refaire surface ?

En imaginant que la situation sanitaire s’améliore avec l’apparition d’un vaccin, les prévisions sont discutables et sujettes à son évolution. Sur le terrain tous les personnels soignants sont fortement sollicités. A l’inverse des « ego » permanents du milieu médical occupent les médias. Ils exposent avec délectation leurs points de vue divergents et présentent leurs « livres » » !

Ces contradictions contribuent à l’immobilisme et l’absence d’objectifs sanitaires. Pour la population imaginer vivre avec le virus dans les conditions actuelles ne tient pas la « route ». Les milieux gouvernementaux n’ont aucun doute sur le risque d’une telle situation. Les experts estimaient dans un premier temps que la relance serait forte.

Le FMI, la BCE et l’INSEE, plus réservés sur la relance – montage : clubespace21.fr



Le FMI est en désaccord avec les espoirs de Bercy. L’INSEE toujours réservé. Sachant qu’il faudra attendre la fin du premier trimestre 2021 pour compenser les déficits de 2020, il y a tout lieu d’en douter. Il ne faut pas oublier non plus que depuis près de 10 mois, la dépense publique a servi de soutien à la consommation avec des aides, des prêts, des reports de charges et la mise en place du chômage partiel.

Un contexte européen plus que particulier

Le contexte mondial actuel n’est pas aujourd’hui favorable. Toute comparaison hâtive entre États européens n’a pas de sens dans les circonstances actuelles. La concurrence entre eux sur fond d’incohérence totale dans l’action est insupportable. Le « repli sur soi », compréhensible à l’échelle d’une nation, n’aurait pas dû se limiter à une absence d’engagement réel de solidarité.

La Commission de Bruxelles est absente, agira-t-elle différemment à l’arrivée d’un vaccin ? Elle s’est tenue jusqu’à présent, statutairement en dehors de tout soutien dans le domaine de la santé, tout comme l’ensemble des institutions européennes hors BCE. S’ajoutent à cette crise sanitaire, une crise économique latente, une crise migratoire, dans un contexte avéré d’insécurité. La lutte contre le réchauffement climatique complète la « liste ».

Mobilisation, solidarité et retour de la confiance en France sont les prérequis essentiels pour sortir progressivement de ce cumul de sombres tableaux. La vie, c’est l’espoir. On ne bâtit pas l’avenir dans le doute...

Jacques Martineau

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