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Appréhension générale pour une relance mondiale…

Les instances internationales OCDE et FMI sont sur le « qui-vive » !

La croissance mondiale ne sera pas au rendez-vous en 2017 au niveau attendu. C’est du moins l’opinion confirmée de quelques experts économiques internationaux. Preuve en est : l’OCDE et le FMI sont sur le « qui-vive ». Ils conviennent d’afficher un souhait commun pour une relance générale de l’économie.

Pour sa part, l’OCDE, par l’intermédiaire de son secrétaire général, Angel Gurria, plaide pour une relance « maîtrisée » des dépenses budgétaires pour stimuler une croissance « trop molle », sans pour autant compromettre les niveaux d’endettement dans chaque pays.

Christine Lagarde (FMI) et Angel Gurria (OCDE) – montage : clubespace21.fr



De son côté le FMI, après avoir été favorable à des « politiques de rigueur » s’égosille désormais pour sortir de ces impasses. La situation mondiale surtout pour les pays développés n’est pas satisfaisante. Sa directrice générale, Christine Lagarde, a la même approche. Elle rappelle que la priorité absolue du FMI est avant tout : « d’aider à sortir de cette nouvelle médiocrité, caractérisée par la faiblesse de la croissance, de l’emploi et des salaires… »

L’Union européenne en grande difficulté !

Dans un contexte continu de mondialisation disproportionnée, avec les Etats-Unis et la Chine, l’Union européenne se cherche. Avec la BCE de Mario Draghi attentif, la Commission européenne de Jean-Claude Juncker voudrait aider à l’investissement public et privé. Cela traîne. L’assouplissement économique et financier au niveau européen, en particulier pour l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Grèce, sans oublier… la France, est pressenti comme une façon nouvelle d’appréhender le progrès en mettant un terme progressif à l’austérité. Les problèmes ne manquent pas avec les excès de l’optimisation fiscale, les passe-droit de l’Irlande, les travailleurs détachés, la sécurité et la défense. Entre une politique de l’offre ou de la demande, comment trouver le bon compromis ?

Ignacio Garcia Bercero (Union européenne) et Dan Mullaney (Etats-Unis), négociateurs du TTIP - source : lexpansion.lexpress.fr



Le Conseil européen se retrouve aujourd’hui en grande difficulté avec la sortie du Royaume-Uni et le Brexit, l’instabilité naissante en Italie après la démission de Matteo Renzi, sans oublier de parler du retrait anticipé de François Hollande et de la prochaine élection présidentielle. L’arrivée de Donald Trump aux Etats-Unis ne va pas manquer de remettre en cause la négociation avec la Commission européenne à propos du TTIP (TAFTA). D’aucuns trouveront là une chance de ne pas se laisser piéger par les technocrates de Bruxelles…

Au delà des souhaits et des intentions, comment vont réagir les pays de l’OCDE ?

Un premier constat est évident. Pour de nombreux pays au nom de l’austérité et de la rigueur impliquée pour réduire les déficits et tenter de maîtriser la dette, c’est le danger d’un état de récession à terme, d’un chômage important et de troubles sociaux. Il va falloir réagir et choisir. N’oublions pas que depuis des années après la crise de 2008, les multinationales n’ont pas cessé de conforter la mondialisation favorisant leurs marchés vers les pays « pauvres » à faible coût de main-œuvre.

Si le contexte économique est incertain, une opportunité s’offre aux dirigeants en matière d’investissement privé, avec des taux d’intérêt encore faibles. Au delà des entreprises qu’il faut rassurer, c’est une occasion unique pour les responsables politiques de s’impliquer. Des dépenses publiques bien ciblées peuvent avoir des conséquences positives en matière de création et de développement d’infrastructures prioritaires de qualité. Egalement, il faut favoriser la formation au sens large, la recherche et l’innovation.

Relancer les investissements publics et privés, mais où sont les risques ?

Tout d’abord éviter les dépenses inutiles privées et publiques sous contrôle de l’Etat. Le FMI, comme l’OCDE parlent d’investissements « adaptés » et « judicieux » : un exercice difficile, mais indispensable. Au niveau de l’Union européenne, encore faut-il être en mesure de s’assurer de la cohésion dans l’action autour de programmes déterminés, complémentaires et innovants ?

Mario Draghi (BCE) n’a pas dit son dernier mot – source : lesechos.fr



Un autre risque est mis en évidence par quelques économistes. Il s’agit de l’ouverture budgétaire que les pays les plus contraints ne manqueront pas de favoriser. Le « permis de dépenser » par les instances internationales sera d’autant plus utilisé que les pays concernés sont en difficulté. Encore faudra-t-il que ces engagements se fassent de façon cohérente. Aussi, attention aux nombreux accords de libre-échange, déjà en place, qui ne manqueront pas de bousculer toute initiative de remise dans un nouvel ordre économique !

Enfin, les principales Banques centrales devront suivre avec attention cette relance économique souhaitée. Comment réagiront alors les milieux financiers et bancaires, en fonction de la réorientation des dépenses des Etats pour assurer le retour de l’activité ? Un mois et demi après l’élection de Donald Trump, Wall Street bat tous les records…

Mais il ne faut pas se faire d’illusion, dans le cadre de l’Union européenne et encore plus dans la zone euro, rien ne sera réalisable sans une harmonisation complète à terme des conditions sociales, juridiques et fiscales. Georges Seguin a été clair dans son triptyque pour souligner l’imbroglio entre l’impact des multinationales, la réaction des Etats « nation » et l’incohérence et les inégalités de l’Union européenne. C’est pourquoi il est difficile de continuer à croire dans l’esprit européen actuel…

Jacques Martineau

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