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Face aux multinationales : réponse(s) des Etats « nation » européens ?

2ème partie du triptyque : Multinationales, Etats « nation » et désunion de l’UE…

Nous avons souligné dans une première partie du triptyque, Multinationales, Etats « nation » et désunion de l’UE, l’importance du pouvoir et de l’influence de la majorité des super multinationales et en illustrant leur morphologie capital/structure et leur rôle dans l’activité en France. Face à la réalité de ces « grands ensembles » quelle est aujourd’hui la réponse des Etats européens ? C’est l’objet de cette 2ème partie.

Georges Seguin

De l’intention à l’action ou la réalité des réponses…

En pratique, c’est toujours l’Etat « nation » qui réagira...



Les Etats peuvent avoir une influence en considérant leurs entreprises comme des instruments essentiels du développement économique et scientifique et en les accompagnant par des politiques incitatives (fiscalité, normes et formation). Face à ces multinationales, il est toutefois à présent acquis que, presque partout, le tissu des PME/TPE constituera le terreau le plus fertile pour l’innovation et la création des emplois du futur.

Chaque Etat agit à sa façon. C’est l’Etat « nation » qui prédomine.

La France possède un acquis considérable dans le domaine des hautes technologies (aéronautique, espace, construction navale, nucléaire et produit logiciel), ce qui lui permet de rester globalement compétitive, malgré un coût du travail élevé dans un contexte compétitif.

Quelques points forts de l’industrie « high-tech » en France - montage : Club Espace 21



Les dirigeants actuels de la France souhaitaient maintenir un modèle social très couteux, considéré comme le ciment de la cohésion nationale, tout en redéfinissant une politique de l’offre (réduction de la fiscalité des (seules) entreprises pour rétablir les marges et la compétitivité, simplification des normes, fluidification du marché du travail, formation). La diplomatie française est largement mise à contribution dans la recherche de marchés étrangers (le commerce extérieur a été d’ailleurs rattaché au Quai d’Orsay). Cette politique courageuse pourrait être sanctionnée lors des prochaines élections (les 40 milliards du CICE sont considérés par une partie de la Gauche comme un cadeau aux entreprises). Réponse après la présidentielle !

L’Allemagne est un pays de retraités, très vigilants aux revenus de leurs fonds de pension. La compétitivité et la rentabilité économiques sont des objectifs beaucoup plus importants que le maintien du système social : salaire minimum très bas, appel aux travailleurs déplacés des pays de L’Est, organisation de l’apport jugé positif des flux de réfugiés peu exigeants dans un pays en dépeuplement.

L’automobile, point fort de l’industrie en Allemagne – source : lexpansion.lexpress.fr



Les exportations allemandes bénéficient du haut niveau technologique et des qualités des entreprises. De façon anecdotique, les exportations comportent une large part de voitures de luxe (Mercédès, BMW, Porsche, etc.) dont les prix peuvent être fixés arbitrairement.

Le Royaume-Uni est resté un pays Thatchérien. Le vote des oubliés de l’Angleterre périphérique en faveur du Brexit, par crainte des flux migratoires, sera probablement neutralisé par différents artifices pour répondre aux intérêts de la City.

Pour quelques remarques dans le comparatif, à signaler au Portugal le salaire minimum qui est de 500 euros avec une quasi inexistence de charges sociales (un salarié français coute au final trois fois plus cher que son homologue portugais), les poids lourds polonais, tchèques et baltes qui font du cabotage sur les autoroutes loin de leur port d’attache… On pourrait poursuivre avec l’Irlande, l’économie souterraine de l’Italie, etc.

Ces quelques exemples montrent, s’il était encore nécessaire, l’incohérence généralisée dans l’Union européenne en matière économique et sociale !

Georges Seguin

La 3ème et dernière partie : (3) La désunion et l’incohérence de l’Union européenne… (à paraître le 15 décembre prochain)

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